Le interdit dans le neuf mais subventionné dans l’ancien

Le chauffage au gaz, trop émetteur de CO2, sera interdit dans le neuf à partir de 2021 tandis qu’en même temps des aides de l’État bénéficient encore pour l’installation du chauffage au gaz dans l’ancien. C’est quelque chose qu’il vous faudra prendre en considération lors de votre achat de maison à Grenoble.

Incohérence ou contrainte politique ? 

L’exécutif a annoncé la semaine dernière que le chauffage au gaz sera interdit progressivement dans toutes les constructions neuves à partir de 2021. Cette annonce a laissé beaucoup d’acteurs du secteur perplexes face à ce qui était pour eux un paradoxe ; tandis que le gaz sera proscrit à partir de 2021 dans les constructions neuves, celui-ci continuera de bénéficier d’aides de l’État dans le logement ancien. 

En effet, le gouvernement a supprimé le crédit d’impôt transition énergétique à partir du 1er janvier 2020 et a créé en remplacement en 2019 Ma Prime Rénov pour aider les ménages, notamment les plus modestes, à faire des travaux de rénovation énergétique dans leur logement. Et il se trouve que l’installation d’une chaudière au gaz à très haute performance énergétique entre dans le cadre de cette nouvelle prime ! 

Tandis que l’aide bénéficiait à tous en 2019, celle-ci a été circonscrite aux ménages modestes, voire très modestes, en 2020. D’après un document du ministère de la Cohésion des territoires, son montant de 1200 euros en cas de contrats d’économies d’énergie passe à 800 euros pour les autres cas.

De plus, une autre incohérence s’est glissée derrière cette mesure ; comment le gouvernement peut-il, d’un côté, fermer des centrales nucléaires et, de l’autre, privilégier l’électrique au détriment du gaz ? 

La réponse du gouvernement clarifie sa position

Le ministère chargé du Logement indique que lors de la construction d’un logement neuf, il est possible de choisir le mode de chauffage tandis que dans un logement ancien, les possibilités économiques et techniques sont plus réduites.

En effet, plus de 50% des logements sont équipés de chaudières à gaz et leur remplacement par des chaudières à haute performance permet de réduire la facture de 20% à 30% et ainsi de lutter contre la précarité énergétique des ménages les plus modestes. 

De plus, afin de garder une cohérence d’ensemble, le cabinet du Ministre Emmanuelle Wargon précise que les aides prévues pour l’installation de pompes à chaleur et de chauffage biomasse notamment sont supérieures à celles consenties pour un simple changement pour une chaudière à gaz plus performante. Cela agit comme un encouragement à changer pour des énergies plus propres.

L’aide est de 3 000 euros pour l’installation d’une pompe à chaleur pour les ménages modestes contre 800 euros pour une chaudière au gaz et de 4 000 euros pour les ménages très modestes contre 1 200 euros. 

La réalité et les effets de ces aides

Il faut noter que cela relève également d’une autre logique que celle de stimuler le passage à des énergies plus éco-responsables. En effet, l’installation d’une pompe à chaleur coûte plus de 10 000 euros qu’il faut comparer aux coûts compris entre 3 500 et 5 000 euros pour une chaudière à gaz plus performante.

Pour autant, il semble que cette politique porte ses fruits car même si le gaz reste bien souvent le choix privilégié dans l’ancien, la pompe à chaleur gagne petit à petit du terrain. Les ventes de celles-ci ont progressé de 82 % entre 2018 et 2019 tandis que dans le même temps, celles des chaudières traditionnelles ont baissé de 5,3%.
 

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