La villa Casamaures, un joyau orientaliste sauvé in extremis de la destruction

Construite au 19e siècle, en pleine période orientaliste, la villa Casamaures a connu un destin mouvementé, un temps fromagerie, un temps occupée illégalement, puis sauvée de la destruction en 1981 par sa propriétaire actuelle. Voici une histoire qui pourrait inspirer ceux qui souhaitent acheter une maison à Grenoble.

Un destin mouvementé qui l’a conduite au bord de la destruction

Depuis sa construction au 19e siècle en pleine période orientaliste, cette magnifique demeure d’inspiration mauresque est passée de main en main. Jusqu’à finir par être occupée illégalement et menacée de destruction par le maire de l’époque. Ce dernier était manifestement insensible au charme de ce palais oriental juché aux pieds du massif de la Chartreuse, à Saint-Martin-le-Vinoux.

Cette villa mauresque à l’architecture exceptionnelle de la banlieue grenobloise a été sauvée in extremis par une passionnée. La « Dame de la Casamaures », telle que les habitants de Grenoble la surnomment, a racheté cette merveille d’architecture en 1981 puis a obtenu son classement au monument historique en 1986.

Christiane Guichard a pendant quarante ans organisé la restauration des lieux en se fixant un double objectif, celui de sauvegarder le bâtiment sans s’interdire la créativité.

Alors que les travaux commençaient, des expositions étaient déjà organisées pour faire vivre ce lieu entre les gravats et les échafaudages du chantier.

Il faut dire que le style oriental un tantinet exubérant de la demeure, avec ses colonnades majestueuses, ses arabesques voluptueuses, ses moucharabiehs typiques et ses immenses vitraux colorés, dénote quelque peu dans son environnement nettement plus sobre.

Les parties en bois de la façade proviennent du pavillon turc de l’Exposition universelle de 1855 et en franchissant le seuil de cette demeure, le visiteur pénètre dans un jardin d’hiver de neuf mètres sous plafond, rempli de souvenirs orientaux et baigné par un clair-obscur coloré.

Une villa aux formes orientales réalisées en or gris, le ciment moulé grenoblois

La villa trône au milieu de jardins en terrasses entre cadrans solaires, palmiers et plantes exotiques. La construction en ciment moulé était révolutionnaire pour l’époque et permettait une grande créativité dans les formes et les volumes, donnant l’illusion de sculptures dans la pierre.

Ce palais oriental au pied de la Chartreuse a été inventé par le négociant grenoblois Joseph Jullien, dit Cochard, dont l’objectif était certainement d’impressionner ses visiteurs en succombant à la mode de l’époque. Celle-ci était inspirée par l’expédition de Bonaparte en Égypte et la proximité de l’égyptologue Jean-François Champollion et du savant Joseph Fourier qui résidaient à Grenoble.

À la suite de divers aléas, le premier propriétaire doit se séparer de cette merveilleuse demeure qui connaît dès lors un destin mouvementé. La villa Casamaures voit défiler les propriétaires jusqu’à abriter une fabrique de fromages pendant 25 ans et être finalement envahie par des sans-abri dans les années 60-70.

Ce n’est plus qu’une ruine promise à la destruction quand Mme Guichard en tombe amoureuse et décide de la racheter en 1981. Le maire de l’époque pensait que « ça ferait plus propre » de construire un immeuble à la place…

Aujourd’hui, cette villa classée et couronnée de nombreux prix architecturaux attire des visiteurs du monde entier et accueille même des tournages de clip.

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