La vente des passoires thermiques s’accélère dans les grandes villes

De plus en plus de passoires thermiques se retrouvent sur le marché de l’immobilier et cette tendance s’amplifie si l’on en croit une étude du site SeLoger. Si vous comptez acheter un appartement à Grenoble pour le louer, vous devrez faire attention à ces logements énergivores.

Le nombre de « passoires thermiques » en vente augmente fortement

Il semble l’étude, la mise en vente des « passoires thermiques » augmente de façon considérable ces derniers mois. En effet, près de la moitié des 40 grandes agglomérations de France étudiées connaît une progression inédite de ce type de ventes.

Pour réaliser son étude, le site a comptabilisé le nombre de mises en vente de logements ayant obtenu une étiquette E, F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE) entre septembre 2020 et octobre 2021. Le même décompte a été effectué entre septembre 2019 et octobre 2020 afin de pouvoir comparer les deux périodes.

Le constat est sans appel, il y a une réelle augmentation du nombre de biens de cette catégorie sur le marché. La hausse atteint même 74 % à Rennes – le record – et 70 % à Nantes, 66 % au Havre, 52 % à Angers ou encore 43 % à Lyon.

Comme vous pouvez le voir, de nombreux propriétaires ont hâte de se débarrasser de leur passoire thermique. Mais quel en est la raison ?

Loyers gelés et interdiction de louer

Cette situation inédite est, semble-t-il, due à la loi Climat du 22 août et à son volet consacré aux « passoires thermiques ». En effet, cette loi prévoit que les logements ayant obtenu une étiquette G au DPE ne pourront plus être mis en location en 2025. Il en ira de même pour les étiquettes F 2028 et les étiquettes E en 2034.

De plus, il sera interdit d’augmenter les loyers à partir du 22 août 2022 pour l’ensemble des logements ayant une étiquette E, F ou G.

La seule solution qui s’offre aux propriétaires est donc de faire effectuer les travaux de rénovation énergétique pour sortir de ce statut. Mais ces travaux sont très onéreux et selon le président d’AC Environnement, un groupe important de sociétés de diagnostic immobilier, le montant de ceux-ci s’élève au minimum à 50 000 € pour passer d’une étiquette G à D.

Malgré les aides mises en place par l’État comme MaPrimeRenov’, laquelle prend en charge une partie importante des travaux pour sortir du statut de « passoire thermique », les coûts restent trop importants pour de nombreux bailleurs. Ceux-ci préfèrent alors mettre leur bien en vente en l’état.

De plus, l’obtention du crédit souvent nécessaire pour financer ces travaux n’est pas toujours aisée. La vente reste donc la plupart du temps l’unique solution qui s’offre aux propriétaires.

En revanche, des investisseurs avisés pourraient voir là une opportunité. En effet, si vous arrivez à acheter un de ces logements énergivores, vous pourriez profiter des aides de l’État afin de le rénover pour le louer à bon prix. Il faudra cependant bien estimer le montant des travaux à effectuer si vous voulez rentabiliser une telle opération.

En savoir plus :

La loi de finances 2022 et le logement

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