L’inquiétude du bâtiment face à l’élection de nombreux maires verts
Les dernières élections municipales ont créé un petit séisme dans le panorama politique de nombreuses communes françaises. Un phénomène inquiétant pour le secteur du bâtiment qui s’attend à une diminution du nombre de permis de construire accordés. Des questions se posent quant à l’avenir de l’immobilier neuf à Grenoble ainsi que pour celui de ces autres villes écolos.
Une vague verte qui inquiète le secteur du bâtiment
Le 28 juin 2020, de nombreux élus écologistes ont pris les rênes de villes françaises importantes comme Lyon, Marseille, Strasbourg ou même Bordeaux, qui se mettent au vert pour la première fois depuis longtemps. La vague écologiste est aussi déjà arrivée dans des villes moins grandes comme Besançon ou Grenoble qui étaient déjà dirigées par des écologistes.
Un phénomène inquiétant pour les professionnels du bâtiment qui craignent de voir les nouveaux maires verts mettre en pratique les principes qui les animent sur le plan local. Se rappelant des promesses faites avant les élections, notamment celle de « stopper la bétonisation », ils s’attendent au pire pour leur activité. Les constructeurs appréhendent les décisions des nouveaux élus et espèrent ne pas les voir suivre des positions telles que celle de Grégory Doucet, le nouveau maire de Lyon. Celui-ci s’étant fermement opposé à un projet qu’a longtemps porté son prédécesseur Gérard Collomb, à savoir le périphérique d’Anneau des sciences et de construction de nouvelles tours à La Part-Dieu. Tout cela s’ajoute à la baisse d’activité du BTP cette année à cause de la crise sanitaire.
Des actions plus nuancées tenant compte des besoins sur le terrain
Les verts ont généralement fait campagne contre la bétonisation à outrance des villes et pour un aménagement urbain raisonné et moins densifié. En ligne de mire, ils avaient les zones rurales dont la désertification au profit des centres urbains contribue à l’explosion de l’artificialisation des sols dans des zones déjà fortement surexploitées.
En politique, comme en toute chose, les faits sont têtus et l’action politique se heurte souvent de plein fouet au principe de réalité. Ainsi, beaucoup de maires écologistes ont dû nuancer leurs actions en tenant compte des besoins des électeurs et de la ville. En effet, on préférerait tous un peu moins de bétonisation mais il nous faut une alternative à celle-ci. Tout arrêter au niveau des constructions ne suffit pas à tout résoudre.
Il n’en demeure pas moins que les entreprises du bâtiment sont inquiètes face à cette nouvelle donne et notamment après les deux mois d’arrêt quasi-total des chantiers de construction en période de confinement. Elles craignent une baisse généralisée du nombre de permis de construire accordés en se basant sur l’exemple de la ville de Grenoble. Depuis 2014, ceux-ci ont baissé de plus de 40 % sous la mandature d’Éric Piolle, élu écologiste et maire de Grenoble. Un taux largement supérieur à la moyenne nationale.
L’avenir nous dira si ces inquiétudes étaient fondées ou si les nouveaux élus écologistes feront des concessions. Dans le cas contraire, le bénéfice pour le secteur lié au nouvel avantage fiscal sur les donations risquerait d’être largement effacé par la diminution des permis de construire.
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